Aux alentours du Péré c’est la dure époque des foins!

Quand la période des vacances s’annonce pour bon nombre de citadins, dans nos zones de montagne où les agriculteurs vivent surtout de l’élevage, c’est la dure époque des foins.
Ah que nous voyions arriver ces mois là avec anxiété lorsque nous étions adolescents! Les fils de fonctionnaires, de commerçants… parlaient vacances et pour nous c’étaient des journées à aider nos parents tout en nous disant que pour nous aussi un jour le temps des voyages viendrait.

Comme elles étaient longues ces journées d’été, debouts le matin de bonne heure pour aider à faucher, puis étaler le foin, le retourner, charger les charrettes, les décharger. Nous attendions avec impatience le jour de mauvais temps qui serait enfin un jour de vacances. Aujourd’hui les agriculteurs dans le massatois sont de plus en plus rares, les bois gagnent les pentes de nos montagnes, la nature reprend ses droits. Il faut dire que sur les terrains pentus, il a été très difficile de se mécaniser,  la fourche et le râteau restent les principaux outils utilisés. Aussi les prés en pente ont été délaissés.

Et nous,  nous sommes nostalgiques  (qui l’eut dit!) de ce temps où dès le matin très tôt nous entendions le vrombrissement des faucheuses, les voix dans les près . Les maisons des agriculteurs d’antan sont aujourd’hui des résidences secondaires et chacun doit s’équiper d’une débroussailleuse s’il veut préserver un minimum d’espace propre devant chez soi. Quelques rares agriculteurs maintiennent encore avec leurs quelques bêtes la contrée un peu entretenue. Parmi eux, Yves le cousin de notre papa. Déjà âgé, craignant la chaleur, la période des foins est pour lui une période de souffrance. L’aider quelques heures est un plaisir, on retrouve le geste sûr, on évoque les parents, l’on dit que plus personne ne travaille comme ça, que ce n’est pas rentable… D’abord on n’ose pas sortir l’appareil photo, c’est en cachette que l’on fait les premiers clichés.

Puis on tente. « Pòdi fè ua fòtò, Ives? » « Mes òc… que som le derrer » « Je peux faire une photo Yves? » « Mais oui… je suis le dernier ». Jamais avec Yves nous n’avons parlé français.  Romain, bientôt vingt ans, bachelier, aime cette vie là et a choisi son orientation. Lui aussi est venu prêter main forte pour l’après-midi. Je suis surprise de l’entendre parler occitan, il est sûrement un des derniers à faire ce métier, à échanger avec aisance dans notre langue se rendant bien compte de cette lente agonie du monde rural. A moins que… on ne peut jamais jurer de rien!

Le foin chargé, le pré ratissé, reste encore une dure tâche : décharger! On s’accorde un peu de répit, le temps est beau… rien ne presse. Encore une photo du chargement et de la grange où le foin va être rangé, après avoir partagé un verre! Elle ressemble à la nôtre avant que nous ne la transformions en chambres d’hôtes. Les souvenirs se pressent… allez, allez, ne cédons pas à la nostalgie… Yves et quelques autres, peu nombreux… Jacques, Justin, Jérôme,  sont  là pour entretenir notre contrée, souhaitons que cela continue le plus longtemps possible!

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Le fenil et le dur moment de décharger le foin

2 commentaires Ajoutez le vôtre

  1. Cléa Cassia dit :

    Quand j’ai lu « dure époque des foins » j’ai automatiquement cru que c’était pour les allergies (ça me chatouille le nez rien que d’y penser), mais c’est vrai qu’on ne pense pas à tout le travail qu’il y a derrière…
    Chapeau à Yves et tous les autres !

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    1. C’est vrai le titre est un peu ambigu! Le travail des foins il a longtemps gâché nos étés et maintenant on le regrette presque!

      Aimé par 1 personne

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