Si vous séjournez au Péré en juillet, voici quelques unes des belles rencontres que vous pourrez faire au cours de vos promenades sans trop vous éloigner du gîte.
Moi qui ne suis guère sensible aux fleurs cultivées, je m’émerveille toujours devant les trésors que nous offre la nature. De toutes nos fleurs de montagne, la digitale est une de celles que je préfère, peut-être parce qu’elle est fragile.

Du haut de ses grandes hampes elle semble inébranlable et pourtant… splendide aujourd’hui, elle est déjà fanée demain pour si peu que la pluie survienne. Abeilles et bourdons s’infiltrent dans les cavités, véritables paradis pour ces gourmands volants. Pas de parfum pour la belle (on reste nature!) mais que de raffinement dans les couleurs de chaque calice!

A partir de 1000 mètres d’altitude, juste au-dessus de chez nous donc, sur les chemins de montagne, on rencontre ces merveilles qu’il faut vite observer avant qu’il ne soit trop tard.
Il est une autre fleur que j’aime beaucoup c’est la gentiane. Plus grossière que la digitale avec ses grandes feuilles et tiges robustes, elle évoque pléthore de souvenirs.

Ma grand-mère Marie Maurette partait avec la bêche lorsqu’elle décidait soudain qu’il était grand temps de faire la suze. Je l’entends encore en donner la recette. Il faut mettre à macérer les racines de la plante dans l’alcool et être patient. Après avoir oublié la préparation un bon mois on rajoute le sirop qui convient. Vite dit, mais pas si vite fait! Encore faut-il récupérer les fameuses racines. Pour Marie robuste paysanne, cela était un jeu d’enfant. Provision faite, la recette était mise en oeuvre. L’été immanquablement lorsque nous passions la voir nous entendions : « voletz tastar la susa? » (vous voulez goûter la suze?). Christian surtout se régalait, j’avouais quant à moi mon peu d’attirance pour cette boisson amère.
Que ne me suis-je prêtée au rituel de la suze à chacune de nos visites? Bien entendu elle était excellente la suze de mémé Marie et je suis bien sotte de ne pas l’avoir goûtée!
